Quelques extraits de mes carnets de route vers Compostelle en guise de témoignage
Du Puy-en-Velay au cap Finisterre : Via Podiensis puis Camino Frances
5e jour : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 1424 kilomètres
De temps en temps une petite douleur familière me pince dans le milieu du dos (la machine n’est plus toute neuve !). Alors je pratique quelques respirations yoga. Je ne sais pas si elles sont conformes aux enseignements de Sophie, mon professeur de yoga, mais en tout cas ça me soulage : expiration en tirant les épaules vers le bas, inspiration en remontant les épaules et penchant la tête en arrière. Au bout de deux ou trois mouvement plus de douleur. Un miracle.
La nuit a été fraîche. Quelques pèlerins n’ayant pas de sac de couchage ont dû passer une mauvaise nuit car aucune couverture n’était fournie, ce qui est la règle en Espagne. Dans mon sac de couchage j’ai eu froid aux pieds et aux jambes. Il faut dire que j’ai un sac de couchage léger, dit « 13° » qui, cette nuit, était un peu juste. Pour luter contre le froid je me suis rappelé un exercice de yoga enseigné par Sophie, mon professeur : on respire en suivant mentalement le parcours de l’air inspiré, de l’énergie, depuis notre bouche vers un point de notre corps. A l’expiration on fait l’inverse. Je me suis concentré sur ma jambe gauche (toujours la gauche en premier !) et là le miracle a commencé à opérer, petit à petit ma jambe s’est réchauffée. Puis je suis passé à la jambe droite. Enfin douillettement installé dans mon duvet, les oreilles hermétiques et le bandeau sur les yeux, j’ai réussi à m’endormir.
La nuit fut encore fraîche. J’ai gardé mes chaussettes et pratiqué les exercices de respiration de Sophie ; ils ont encore une fois été efficaces mais je ne sais pas s’ils le seront longtemps si le froid augmente. Mon duvet est trop léger.
Pierre Alglave