Janvier 2011 – petit texte léger sur la respiration
Yoga, Auffargis, association Equi-libre, professeur Sophie Coulon. Cours du mardi soir. Ambiance concentrée et gaie à la fois. Le cadre est posé.
Parmi les élèves une fargussienne appliquée qui, malgré un certain raidissement des articulations, continue à se raconter qu’elle est d’une souplesse admirable, ça aide à se motiver… De plus, une grande aversion pour tout ce qui est fermé et ce qui enferme. Comme le pranayama. Si, si ! » Pranayamer » pour moi, c’est enfermer puisqu’on bouche les narines alternativement ! On ferme, on clôt, on empêche de.
Alors comment décrire le hérissement de toutes les cellules et le rejet du corps entier lors du passage récemment obligé par la case IRM ? Sans parler du ficelage, du sanglage et du coinçage que subit le patient sommé de ne pas bouger.
« Vous n’allez quand même pas me rentrer là-dedans ? » demande fermement la patience qui a bien entendu coché la réponse « oui » à la question « êtes-vous claustrophobe ? » Non, répond habilement le praticien blasé, IRM du genou = machine à mi-corps. Ouf, longue respiration yogique de soulagement.
Allumage, mise à feu c’est parti. La machine à découper en tranches virtuelles démarre dans un bruit infernal que cache à peine la musique que diffuse le casque. (J’ai horreur des casques). Subrepticement, la planche sur laquelle je suis saucissonnée avance, hoquet par hoquet et je me retrouve finalement au bord du goulot, si je lève les yeux (ne bougez pas !) mon menton est juste à l’entrée du monstre. Je m’étrangle, je me crispe et allez savoir pourquoi, d’un coup je pense à respirer autrement que comme un chien fou. J’applique les consignes de Sophie pour une respiration qui demande un maximum de concentration : inspiration ventre, taille, poitrine, expiration ventre, taille, poitrine. Si tu vagabondes une seconde, c’est fichu, tout est à reprendre. Ventre, taille, poitrine, ventre, taille, poitrine, ventre, taille, poitrine. Ca y est, j’ai le rythme, lent, profond, sûr. Je n’entends plus la machine, je ne sens plus les sangles, je ne bouge rien d’autre que ventre, taille, poitrine et, quand le praticien me dit « c’est terminé », c’est limite si je ne lui assène pas un imprudent « déjà ? « .
Sophie, merci ! (Hélène B.)